Le Grand Pic, qui peut nidifier dans nos poteaux, est ajouté aux espèces protégées

Grand Pic perché sur un poteau électrique en bois devant une cavité qu’il a creusée pour trouver de la nourriture.

Les récentes modifications apportées à la législation sur les oiseaux protégés, en particulier aux dispositions portant sur le Grand Pic, nous obligent à changer certaines de nos procédures par rapport à nos poteaux en bois.

En vertu de la législation fédérale, les cavités de nidification des Grands Pics dans les poteaux en bois ou les arbres sont protégées contre l’enlèvement ou la destruction pendant une période minimale de 36 mois. Puisque nous possédons plus d’un million de poteaux en bois au Manitoba, ces modifications signifient que nous devons adapter nos méthodes de travail ainsi que nos techniques de réparation et de remplacement des poteaux en bois.

Nous devons maintenant enregistrer les cavités de nidification trouvées dans les poteaux de bois dans un nouveau registre, le registre des nids abandonnés du gouvernement du Canada.

« Une partie de mon travail consiste à évaluer les poteaux qui doivent être réparés ou remplacés, a expliqué Patrick Carriere, agent des contrats de construction de lignes chez Manitoba Hydro. Si je trouve des poteaux dans lesquels des cavités ont été creusées, je les examine pour voir s’il s’agit bien de cavités de nidification et non de simples cavités d’alimentation ou de repos. »

Un Grand Pic sort sa tête d’une cavité creusée dans un poteau électrique en bois, tout juste sous la traverse et les fils.

Grand Pic dans une cavité de nidification (photo gracieusement fournie par Nancy King, zoo du parc Assiniboine)

Agrandir l’image : Un Grand Pic sort sa tête d’une cavité creusée dans un poteau électrique en bois, tout juste sous la traverse et les fils.

« Lorsque je détermine qu’un poteau comporte une cavité de nidification et qu’il doit être protégé, je fixe un ruban au poteau et communique ensuite avec mon partenaire environnemental pour qu’il soit inscrit au registre des nids abandonnés. »

« Une fois que le poteau protégé est inscrit au registre, un compte à rebours est entamé et le poteau doit rester en place pendant trois ans. Ce n’est qu’à l’issue de cette période que le poteau peut être retiré, si la cavité est inoccupée. »

Poteau électrique en bois situé dans une région rurale et dans lequel six cavités de nidification ont été creusées sur toute la longueur.

Plusieurs cavités de pics, indiquant que le poteau n’est pas utilisé pour la nidification.

Agrandir l’image : Poteau électrique en bois situé dans une région rurale et dans lequel six cavités de nidification ont été creusées sur toute la longueur.

La collaboration avec des experts des services publics a permis de garantir la satisfaction des exigences législatives

L’une de nos équipes internes a élaboré des lignes directrices et des ressources pour nous aider à respecter les nouvelles règles publiées en 2022. Sous la supervision de notre unité Transmission et distribution, environnement et consultation et en collaboration avec des experts de l’entretien des poteaux en bois, des organismes de réglementation fédéraux, des services publics voisins, des biologistes et des conseillers juridiques, nous avons élaboré de nouvelles pratiques visant à protéger les cavités de nidification tout en poursuivant l’entretien de nos poteaux en bois.

« Il ne s’agit pas seulement de comprendre la loi et de la respecter, mais aussi de gérer la façon dont elle influe sur les opérations des divers groupes de notre organisation, a déclaré Jonathan Wiens, spécialiste de l’environnement chez Manitoba Hydro. Par exemple, le fait de définir clairement les types de cavités que nous devons protéger, c’est-à-dire les cavités de nidification plutôt que les cavités de repos ou d’alimentation, nous permet, ainsi qu’à d’autres industries, de nous adapter plus facilement au changement. »

« Nous travaillons avec le gouvernement fédéral et d’autres services publics pour trouver une solution qui nous convient sur le plan opérationnel en ce qui concerne les coûts, la fiabilité et la sécurité, tout en protégeant notre faune », a expliqué M. Wiens.

« Et il faut dire que nous nous en sortons bien. Si nous comparons nos progrès à ceux d’autres services publics, nous sommes en avance sur les autres. »

Pour veiller à ce que chaque personne puisse comprendre les nouvelles exigences, l’unité Transmission et distribution, environnement et consultation a élaboré du matériel pédagogique et de formation destiné aux divers groupes concernés par les modifications. Ce matériel pédagogique va de pair avec de nouvelles procédures d’inspection dans le cadre de notre programme numérique d’entretien des poteaux.

« Nous travaillons avec les organismes de réglementation fédéraux et d’autres services publics canadiens pour élaborer le matériel pédagogique, a déclaré M. Wiens. « Nos partenaires environnementaux, comme Michelle Ewacha, ont joué un rôle de premier plan dans la diffusion de ces informations auprès des divers groupes qui doivent les connaître. »

« Dans le cadre de la gestion du changement, il est important de faire passer le message en le diffusant par divers moyens, a affirmé Michelle Ewacha, partenaire commerciale dans la construction et l’exploitation des stations chez Manitoba Hydro. Qu’il s’agisse d’interactions individuelles avec les équipes sur le terrain ou d’une présentation de l’unité sur la sensibilisation aux oiseaux, je discute de ces changements dans le cadre de la mise à jour environnementale régulière. »

« Il peut également arriver que nous ayons urgemment besoin d’un permis pour remplacer un poteau dans lequel une cavité de nidification a été creusée, par exemple lorsqu’il existe un risque pour la sécurité de nos employés ou un problème de fiabilité pour nos clients », a fait observer M. Wiens

« Pour enlever ou remplacer ce poteau, nous pouvons présenter une demande de permis à Environnement et Changement climatique Canada ou solliciter sa permission. Toutefois, obtenir un permis chaque fois que nous devons faire ce genre de travail peut être coûteux en temps, ajouter des risques et causer d’éventuels problèmes de fiabilité pour nous. »

« Nous n’avons pas encore fait face à ce genre de situation, mais il est probable que cela se produise à l’avenir et nous voulons être prêts. »

L’une des idées consiste à surveiller les résultats des projets pilotes menés par d’autres services publics canadiens. Certains services publics obtiennent un permis annuel limité délivré par Environnement et Changement climatique Canada leur permettant d’enlever jusqu’à 25 cavités de nidification non occupées par an.

« Cela pourrait nous permettre d’enlever ou de remplacer un certain nombre de poteaux protégés au cours d’une année donnée sans avoir à présenter une demande pour chaque permis, ce qui réduirait notre temps d’attente en cas de problèmes de sécurité ou de fiabilité, a affirmé M. Wiens. Nous avons l’œil sur ce que font les autres services publics et sommes ouverts à d’autres idées pour faciliter ce travail. »